Conférence “Mais que fait la poésie sous le feu ? Fonctions poétiques pendant la Grande Guerre”

Dans le cadre du Printemps du département et le Printemps des poètes

Conférence “William Faulkner et les paysages meurtris de la Grande Guerre dans le nord de la France”

Le Centre international de Recherche de l’Historial vous propose une nouvelle conférence autour du thème “William Faulkner et les paysages meurtris de la Grande Guerre dans le nord de la France”

Agenda 2022 (octobre-décembre)

Nous serions très heureux de vous retrouver :

  • Jeudi 27 octobre 2022, 19h00, Institut culturel italien 50 rue de Varenne 75007 Paris

« Grande Guerre et fascisme. La marche sur Rome » conférence de Marco Mondini (Université de Padoue)

la grande conférence annuelle du Centre international de Recherche de l’Historial de la Grande Guerre,

Pour s’inscrire : https://iicparigi.esteri.it/iic_parigi/fr/gli_eventi/calendario/2022/10/grande-guerre-et-fascisme-la-marche.html

Pour suivre la conférence à distance : https://www.youtube.com/user/iicparigi

  • Vendredi 11 novembre 2022, 14h30, Historial de la Grande Guerre (Péronne) : Table ronde

“Autour d’une gravure retrouvée d’Otto Dix”  avec Annette Becker,  Marie Gispert, Stéphane Audoin-Rouzeau et John Horne.

  • Samedi 10 décembre 2022, 15h, Historial de la Grande Guerre :   Conférence

“L’URSS, le dernier combat de Lénine”   Alexandre Sumpf (Université de Strasbourg)

Pour tout renseignement : c.fontaine@historial.org

Entre libre, inscription conseillée

Programme détaillé

Jeudi 27 octobre 2022

Conférence de Marco Mondini (Université de Padoue)

 Institut culturel italien 50 rue de Varenne 75007 Paris, 19h00

« Grande Guerre et fascisme. La marche sur Rome »

Pour s’inscrire : https://iicparigi.esteri.it/iic_parigi/fr/gli_eventi/calendario/2022/10/grande-guerre-et-fascisme-la-marche.html

Pour suivre la conférence à distance : https://www.youtube.com/user/iicparigi

 

Dans cette conférence, Marco Mondini proposera une réflexion sur le lien entre guerre et fascisme (ou, mieux, entre guerre et fascismes) selon deux perspectives. L’une aura pour point focal le contexte transnational des mouvements de vétérans européens qui ne se démobilisent pas, se remobilisent ou animent des guerres après la guerre, dans le cadre d’une Europe qui semble inapte à trouver une paix véritable. L’autre se centrera sur la dictature mussolinienne, au titre de cas d’école d’une force politique (pas la seule, certainement…) générée par la guerre et qui, dans la guerre, retrouve sa raison d’être. L’Etat guerrier permanent est l’idéal du fascisme : une opération d’ingénierie sociale et politique dont le destin était une grande guerre à venir.

Squadratisti 1921 coll particulière

Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Pise, Marco Mondini est professeur à l’Université de Padoue où il enseigne l’histoire de la guerre. Il est chercheur partenaire à l’UMR Sirice (CNRS – Paris Panthéon Sorbonne) et membre du Comité Directeur du Centre International de Recherche de l’Historial de la Grande Guerre. Parmi ses ouvrages : Roma 1922 Il Fascismo e la guerra mai finita, il Mulino (2022). Fiume 1919. Una guerra civile italiana (2019), Il Capo. La Grande guerra del generale Luigi Cadorna (2017, trad. allemande 2020) et La guerra italiana. Partire, raccontare, tornare (2014).

 

Vendredi 11 novembre 2022, 14h30

Historial de la Grande Guerre

Table ronde :

 « Autour d’une gravure retrouvée d’Otto Dix »

Otto Dix, peintre et graveur allemand, a combattu durant toute la guerre. L’ensemble des gravures Der Krieg (1924), présenté à l’Historial de la Grande Guerre, traduit la violence et les horreurs du champ de bataille aussi bien qu’en zone occupée. Une 51ème estampe manque à cette œuvre : « Soldat et nonne », écartée de la vente par l’éditeur et donc fort rare. Elle a pu être acquise l’année dernière par le musée avec l’aide du Centre international de Recherche. Elle sera donc présentée et recontextualisée à l’occasion de cet événement.

 

Intervenants :  Annette Becker, Marie Gispert, Stéphane Audoin-Rouzeau, John Horne.

 

Couverture du coffret Der Krieg (1924) Historial de la Grande Guerre

Verre de l’amitié

Présentation des interventions :

Marie Gispert (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Entre 1920 et 1922, Otto Dix réalise plusieurs œuvres – aquarelles, estampes et même une huile sur toile – représentant violences et meurtres sexuels. Il s’agira ici de comprendre comment ce corpus, qui doit évidemment au traumatisme de la guerre, s’inscrit également dans une actualité contemporaine marquée notamment par l’arrestation puis le suicide de Carl Grossmann et témoigne d’une vision agonistique des rapports entre les sexes chez Dix.

Annette Becker : « Otto Dix en guerre contre les atrocités de la guerre »

Après sa démobilisation, le combattant artiste Otto Dix a participé au happening de la foire internationale dada de 1920 à Berlin où il a montré mutilés et autres rescapés du conflit parmi les détritus de la guerre et de la civilisation, entre dérision, amertume et kitsch. En 1924, les gravures de Der Krieg se recentrent sur la guerre, celle des fronts militaires, celle des fronts d’occupation – la Belgique où il a séjourné – et de leurs atrocités contre les civils.

John Horne : « Viol de nonnes : réalité de guerre ou fantasme sacrilège en 1914-15 ? » 

Autant la réalité des viols de femmes varie selon les guerres, autant leur représentation (quand il y en a) exprime les fantasmes d’une société envahie et humiliée. Tel est le cas, côté allié, en 1914-15. Otto Dix brise un double tabou. Sa gravure est une vision rétrospective, par un vétéran allemand, d’un acte surtout associé (dans la propagande de guerre) aux soldats d’outre-Rhin. Mais dépeindre le viol d’une nonne pousse le symbolisme à l’extrême, car il s’agit d’un sacrilège – comme si on violait la Vierge. Otto Dix puise dans la riche iconographie des guerres religieuses ainsi que dans la représentation des Lustmorde (meurtres sexuels) si répandue dans l’Allemagne de Weimar pour livrer une image si puissante et ambiguë qu’elle est retirée de sa grande série, « Der Krieg » avant sa publication. En serait-elle l’image-clé ?

 Stéphane Audoin-Rouzeau : « Le viol, une arme de guerre »

Le viol de femmes, pendant les guerres contemporaines, a constitué un phénomène massif, rarement envisagé comme constitutif de la guerre elle-même. On regarde souvent ces viols comme une forme de criminalité guerrière plus ou moins inévitable en temps de conflit, mais rarement comme un sujet à étudier comme tel. Or, le viol de guerre nous dit beaucoup sur la manière dont les acteurs militaires envisagent la guerre qu’ils mènent et l’ennemi qu’ils affrontent. La communication, après avoir dressé à grands traits les grandes vagues de viol des conflits contemporains, tentera de proposer une interprétation qui rende compte de la signification profonde du phénomène.

 

Samedi 10 décembre 2022, 15h, Historial de la Grande Guerre

« L’URSS, le dernier combat de Lénine »

Conférence d’Alexandre Sumpf (Université de Strasbourg)

En mars 1918, quand les traités de Brest-Litovsk actent la désintégration de l’empire tsariste, la Russie de Lénine ne représente qu’une petite tache rouge perdue dans l’immensité eurasienne. Quatre ans et demi plus tard, fin 1922, l’empire soviétique a regagné par les armes l’essentiel de l’héritage territorial des Romanov. L’Union des Républiques socialistes soviétiques est la dernière œuvre de Lénine, et son ultime combat contre celui qu’il a promu envers et contre tous : Staline.

 

Affiche du film documentaire de Dziga Vertov : La sixième partie du monde (1926) coll. particulière

Alexandre Sumpf est maître de conférences (HDR) à l’université de Strasbourg. Il est notamment l’auteur de La Grande Guerre oubliée. Russie, 1914-1918 (Perrin, 2014), de 1917. La Russie et les Russes en révolution (Perrin, 2017) et de The Broken Years. Russia’s Disabled War Veterans, 1904-1921 (Cambridge University Press, 2022).