Affiche circuit touristique
Le tourisme de mémoire se développe dès la fin de la guerre, pour donner suite aux demandes des familles souhaitant se recueillir sur la tombe des soldats tombés sur le champ de bataille. Les chemins de fer ne pouvant acheminer au plus près des sites, des circuits sont organisés en cars par des sociétés de voyages sur le front, de la mer du nord à la Suisse.
La publicité doit faire connaître les lieux à visiter et permettre de rayonner à partir des principaux noms de batailles. Cette affiche offre d’aller au plus près de trois ensembles regroupant des villes et villages, des noms présents alors dans toutes les mémoires : l’Artois, l’Oise et le Chemin des Dames, la Marne et la Meuse.
Il faut attendre 1923 pour que les routes soient praticables et que des édifices puissent abriter les pèlerins. Sur cette affiche, trois sites de destination de ces voyages sont représentés : le mémorial de Douaumont (1932), le monument de la clairière de l’armistice de Compiègne (monument des Alsaciens-Lorrains, 1922) et de Notre-Dame-de-Lorette (1925). Les édifices neufs témoignent de l’ampleur du sacrifice aussi bien que de la générosité des souscripteurs ; ils sont alors reproduits sur des cartes postales aussi bien que sur des objets souvenirs. Pour nombre de Français, ces voyages furent l’occasion de découvrir le nord de la France et les lieux de la guerre que les communiqués de l’armée citaient chaque jour selon les combats en cours.
Cette affiche, postérieure à 1932, mentionne les tarifs de ces circuits au départ des gares de Paris, de 18 à 110 Francs, hors repas, avec pour certains la nécessité de se loger. Ils restent accessibles à des classes populaires du fait que les voyages en train étaient gratuits pour ces pèlerins.