Carte de vœux (1915)
La carte postale était, durant la Première Guerre mondiale, un support populaire très apprécié tant par les civils que par les soldats. Les éditeurs disposaient d’illustrateurs et de photographes pour décliner des séries selon toutes sortes de thèmes enjolivant bien souvent la réalité.
Pour « coller à l’actualité », celle de la guerre, les cartes françaises les plus nombreuses sont de ce type, sur support photo (aux sels de bromure d’argent), retouchées et colorisées, mettant en scène de façon théâtrale, soit un soldat sur le champ de bataille, soit une épouse écrivant et rêvant au retour de l’être cher, soit un enfant priant pour son père.
Ces photos retouchées doivent transmettre un message, une pensée : ici, le houx et le gui traditionnels accompagnent les vœux du nouvel an au soldat mobilisé. Son uniforme est celui du début de guerre, de l’année 1914 précisément : la fin de la Grande Guerre est donc encore loin, ainsi que l’espoir d’une permission, puisque les premières n’auront lieu qu’en juillet 1915.
La petite Suzanne qui écrit, au verso, cette carte à son père, en janvier 1915, lui promet d’être sage pour aller le voir : double illusion donc, puisqu’il ne peut être question pour les civils de se rendre sur la zone du front. En réponse, son père exigera d’elle qu’elle continue de patienter et d’obéir à sa mère.