L’objet du mois

Le casque Adrian

Inaugurée le 24 septembre dernier, l’exposition temporaire “MémoireS” présente de nombreux objets des collections de l’Historial de la Grande Guerre. Chaque mois, un nouvel objet vous sera ainsi présenté.

Salle 1914-1916 © Alexis Layous

Le casque Adrian, armée française

Le casque est une réponse au nombre croissant des blessures à la tête dues à 80% aux éclats d’obus. Dans un premier temps, une calotte métallique, appelée « cervelière » fut distribuée début 1915 pour couvrir le crâne sous le képi. Cette protection illusoire fit place au casque Adrian mis en service en juillet 1915, qui servit dans l’armée française aussi bien que dans celle des alliés de Belgique, Roumanie, Russie, Italie, et ce pendant quelques décennies. Au total, ce sont 20 millions de casques livrés à la fin de 1918, tant à la troupe qu’aux officiers.

Les insignes apposés distinguaient l’infanterie, de l’artillerie, du génie, de l’armée coloniale.

Du fait d’une peinture trop brillante sur le premier modèle, le soldat le salissait avec de la boue, ce qui aggravait l’état des blessures. L’adoption d’une peinture plus foncée et d’un couvre-casque permit d’y remédier.

Le casque est la seule protection réelle du soldat qu’une balle traverse cependant aisément. Le Royaume-Uni équipe à partir de 1915 ses troupes du « Brodie », à la forme XVème siècle et appelé « plat à barbe », que les Américains adoptèrent en 1917. L’Allemagne distribue à  ses soldats le célèbre « Stahlhelm » pour l’attaque de Verdun (21 février 1916). Bien qu’il pèse près d’un kilo, il reste celui qui protège le mieux la tête et qui peut permettre au guetteur d’ajouter une plaque frontale de renfort. Seuls les casques allemands et britanniques pouvaient recevoir une peinture bariolée par combinaison de taches inspirées du cubisme, offrant un camouflage efficace selon le principe « voir sans être vu ».