Horloge coloniale allemande
Description :« Une place au soleil » : cette devise n’existait pas au début de l’Empire allemand. Otto von Bismarck, le « chancelier de fer », voyait l’Empire lors de sa fondation comme saturé, c’est à dire comme « fini ». Ce ne fut qu’en 1884 qu’une véritable « fièvre coloniale » éclata et que Bismarck commença à assurer la protection des compagnies coloniales allemandes. Cette année-là et la suivante, l’Empire acquit une grande partie des ses colonies: le Cameroun, le Togo, la Tanzanie, la Namibie et l’archipel de Bismarck (aujourd’hui la Papouasie-Nouvelle Guinée).
Sur la « Deutsche Reichs-Colonial-Uhr » (littéralement « Horloge coloniale de l’Empire allemand ») plusieurs thèmes sont représentés: la juxtaposition de l’allusion à la politique navale allemande (« Unsere Zukunft liegt auf dem Wasser! » – « Notre avenir se trouve sur la mer ») et de la reprise directe de la devise anglaise « The Empire in which the sun never sets » (« L’Empire où le soleil ne se couche jamais ») permet de représenter l’envergure mondiale des possessions allemandes. Ces colonies forment le socle de la renommée mondiale : le boîtier de l’horloge est orné de motifs africains typiques comme des serpents, des palmiers, une cabane d’indigène, un cavalier sur un chameau ou un éléphant. Au dessus de ceux-ci, flotte une bannière avec le texte et un aigle allemand couronné.
Le cadran dispose d’un disque particulier qui indique l’heure actuelle dans les différentes colonies par rapport à l’Empire (« M.E.Z. » : l’heure d’Europe centrale). Le propriétaire de l’horloge pouvait alors voir qu’à n’importe quelle heure le soleil brillait quelque part dans l’Empire et être assuré que l’Allemagne était effectivement devenue un empire mondial. Cette prise de conscience a été en Allemagne très importante pour la perception de sa propre valeur.