Ecole d’été 2020 ANNULATION / Summer school 2020 CANCELLATION COVID 19

École d’été – Alimenter la guerre : produire, transporter, consommer (1914-1920),

Summer school – Supplying the War:
Production, Transportation, Consumption (1914-1920)

Annulation école d’été 2020 et 2021

A cause des conditions sanitaires incertaines nous avons décidé d’annuler cette école d’été.

Le Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre (CIRHGG, Péronne) en partenariat avec l’Institut Historique Allemand de Paris, la Technische Universität Berlin,l’Université Clermont-Auvergne – Centre d’Histoire « Espaces et cultures » et l’Université de Picardie Jules Verne – Amiens, Centre d’Histoire de sociétés, des sciences et des conflits, sollicite des candidatures pour sa quatrième université d’été de jeunes chercheurs (master et doctorat) travaillant sur la Première Guerre mondiale.

Figure 1 : Usine Citroën, Paris, Tourneuse d’obus, 1915 ; La Contemporaine, VAL 364/049

À la suite des éditions 2014, 2016 et 2018 de notre école d’été qui ont respectivement porté sur les initiations dans les expériences contemporaines de la guerre (http://1418.hypotheses.org/547), sur « l’anatomie » de la bataille et du champ de bataille (http://1418.hypotheses.org/1059) et sur l’histoire environnementale de la Grande Guerre (https://1418.hypotheses.org/1498), l’édition 2021 portera sur les questions relatives à l’ « alimentation » de la Grande Guerre.

Dévoreuse de vies humaines, la Grande Guerre fut également à l’origine d’une énorme consommation de matières premières, de marchandises agro-alimentaires, de produits finis, destinés ou non aux combats. Fort de ce constat, l’intention de l’école d’été 2020 est de questionner les logiques, mécanismes et dynamiques qui permettent d’alimenter la guerre, c’est-à-dire tenter d’appréhender les ressorts et modalités du fonctionnement des armées en guerre à travers les produits consommés, les populations impliquées, les structures investies et les conséquences qui en découlent entre 1914 et 1920. À cet égard, trois grands axes se dégagent.

Le premier, « produire », recouvre toutes les formes de structures et infrastructures mises au service des nations en temps de guerre. Depuis les champs, en passant par les usines, mais également les mines, les bureaux d’étude, les écoles techniques ou les institutions (tels les syndicats ou les comités), il s’agira de mettre en lumière comment des filières entières sont remodelées par l’effort de guerre et de comprendre dans quelle mesure la guerre a des impacts majeurs – à court et moyen termes – sur l’ensemble des secteurs productifs des pays belligérants.

Le second, « transporter », renvoie à la mise sous tutelle quasi totale des moyens de communication entre 1914 et 1918 par les États en guerre. On pense bien évidemment aux chemins de fer, dont la réquisition par les états-majors permet à des millions de soldats d’affluer régulièrement vers les différentes zones des fronts. Mais les autres voies et moyens de locomotion sont également exploités, impliquant réseaux, matériels, employés et animaux, depuis les réseaux routiers jusqu’aux ondes radiophoniques. Là aussi, les conséquences sont majeures et à explorer. Cet axe permettra d’aborder la manière dont s’articulent les différentes échelles du conflit, de l’acheminement des produits depuis l’intérieur jusqu’aux premières lignes de tranchées en passant par les routes maritimes pour les produits importés ou coloniaux, enjeu stratégique global majeur.

Dans cette perspective également, le dernier grand sujet, « consommer », permet de mesurer les degrés d’efficacité des sociétés en guerre et leur capacité, ou non, à répondre aux besoins primaires de leurs compatriotes et de leurs armées, touchant notamment la nourriture mais aussi une gamme de marchandises très variée, de consommation habituelle dans la vie civile ou, au contraire, spécifique au temps de guerre. Ainsi se pose la question, après leur circulation, du débouché des marchandises – dans toute leur diversité – produites et transportées sur de très longues distances ou parfois jusque quelques kilomètres. Mais se pose également la question des modes de consommation, selon des modalités qui diffèrent en fonction des périodes, des lieux, des cultures, des circonstances.

Au croisement de ces trois grands axes, plusieurs enjeux émergent et seront à sonder. Tout d’abord, les conditions de guerre et les nécessités d’alimenter la guerre montrent les aptitudes des sociétés à s’adapter à la guerre totale : redécouverte de techniques ou de produits, réouverture de structures ou de réseaux, réponse à une demande urgente, dans un climat de tensions multiples. De fait, ici prend tout son sens le concept d’agentivité, applicable aux individus, aux structures, aux États. Ensuite, alimenter la guerre revient à interroger l’immersion de l’ordinaire dans l’exceptionnel et l’intrication de l’extraordinaire dans le quotidien. C’est le cas pour les soldats et les civils bien évidemment, mais aussi pour les institutions ou les sociétés, avec des répercussions sur les pratiques, mais également les représentations dans un contexte d’antagonisme entre le discours et la réalité (patriotisme-lassitude, sacrifice-individualisme ou pénurie-gaspillage par exemple). Enfin, déjà bien connue depuis quelques années, la thématique de la perméabilité entre les fronts et les arrières est ici centrale. Elle apparaît comme le moteur des liens qui structurent les nations en guerre, tant les flux entre les deux espaces sont nombreux, variés et fondamentaux. Appréhendée de manière globale et transversale, elle permet de saisir l’ensemble des facteurs qui façonnent les contours du conflit et de ses conséquences en matière de production, de transports ou de consommation entre 1914 et 1920.

Programme

Les participants bénéficieront de visites guidées des champs de bataille et des sites mémoriaux en région parisienne, en Argonne et dans les Hauts-de-France (Somme), avec des spécialistes et des experts des problématiques propres à l’approvisionnement en temps de guerre. Les lieux choisis permettront notamment la comparaison entre différents belligérants et permettront d’appréhender ces territoires comme espaces mondialisés par le conflit.

Des conférences et des débats avec des historiens de la Première Guerre mondiale, spécialisés dans les domaines des pratiques, techniques et logiques d’histoire économique, sociale et commerciale complèteront des séances de travail en atelier animées par les membres du comité organisateur (Franziska Heimburger, Emmanuelle Cronier, Stéphane Le Bras) ou des intervenants spécialisés, notamment étrangers. Les étudiants retenus auront également l’occasion de présenter leurs propres travaux en les replaçant dans la perspective choisie par l’école d’été.

Figure 2: Affiche, United States Food Administration, Jeff Townsend, 1918 : University of North Texas Digital Library

Conditions

Les étudiants s’engagent à être présent l’ensemble de la semaine que dure l’école d’été, du 28 juin au 3 juillet.

Les langues de travail de l’université d’été seront le français et l’anglais. Afin de participer pleinement au programme et en particulier aux visites guidées, une connaissance au moins passive du français est toutefois exigée.

Les étudiants doivent être conscients que certaines excursions sur le terrain, notamment en forêt, ont parfois lieu en dehors des chemins balisés et en terrain accidenté. A cet effet, il faudra prévoir un équipement adéquat (vêtements, chaussures, sac à dos).

Afin de nous permettre d’échanger efficacement, nous enverrons un dossier préparatoire à lire avant de venir avec des extraits d’archives et des articles scientifiques aux participants une fois la sélection effectuée.

Nous couvrirons l’hébergement (en chambre individuelle ou de deux personnes ; sanitaires partagés), le transport pendant la semaine de l’école d’été, les droits d’entrée éventuels pour les différents sites et la plupart des repas. Nous encourageons vivement les candidats à tenter de s’assurer d’un financement partiel ou total de ces frais de transport auprès de leur université d’origine et de nous apporter toutes les précisions nécessaires à ce sujet. Nous espérons également, sans aucune certitude toutefois, pouvoir participer aux frais d’acheminement des participants vers/depuis Paris, en particulier pour ceux dont les institutions d’origine ne subventionnent pas ce type de dépenses

CANCELLATION Summer school 2020 and 2021

Summer school – Supplying the War:
Production, Transportation, Consumption (1914-1920)
29 June – 4 July 2020

Figure 1 : Usine Citroën, Paris, Tourneuse d’obus, 1915 ; La Contemporaine, VAL 364/049

Following the 2014, 2016, and 2018 editions of our summer school, which respectively focused on initiations into contemporary war experiences (https://1418.hypotheses.org/552), on the “face” of battle and the battlefield (https://1418.hypotheses.org/1068) and on the environmental history of the Great War (https://1418.hypotheses.org/1502), the 2020 edition will focus on questions relating to the “fuel” of the Great War.

In addition to devouring human lives, the Great War was also at the origin of a huge consumption of raw materials, foodstuffs and finished products, whether or not they were intended for combat. On the basis of this observation, the intention of the 2020 summer school is to question the logic, mechanisms and dynamics that make it possible to fuel the war, i.e. to try to understand the motivations and modalities of the functioning of armies at war through the products consumed, the populations involved, the structures invested and the consequences that result from them between 1914 and 1920. In this respect, three main areas stand out.

The first – production – covers all forms of structures and infrastructure placed at the service of nations in time of war. From the fields, through factories, but also mines, structures of technical expertise, specialist training schools or institutions such as trade unions or committees, the aim will be to highlight how entire sectors of society are reshaped by the war effort and to understand to what extent war has a major impact – in the short and medium term – on all sectors of production of the belligerent countries.

The second – transportation – refers to the almost total control of the means of communication between 1914 and 1918 by the wartime states. Of course, this means railways, whose requisition by the general staffs allows millions of soldiers to flow regularly to the various front-line areas. But other modes and means of transport are also used, involving networks, equipment, employees and animals, from road networks to radio waves. Here again, the consequences – positive or negative – are major and need to be explored. This angle will make it possible to address the way in which the different scales of the conflict are articulated, from the routing of products from the interior to the first trench lines, via maritime routes for imported or colonial products, a major global strategic issue.

From this perspective too, the last major subject, – consumption – aims to measure the degree of effectiveness of societies at war and their ability, or not, to meet the primary needs of their compatriots and armies, particularly with regard to food but also a very varied range of goods, of consumption habitual in civilian life or, on the contrary, specific to wartime. This raises the question, after their circulation, of the market for these very diverse goods produced and transported over very long distances or sometimes only a few kilometres. But there is also the question of consumption patterns, according to modalities that differ given the period, place, culture, and circumstance.

At the intersection of these three major axes, several issues need further exploration. First of all, the conditions of war and the need to fuel the war show the ability of societies to adapt to total war: rediscovery of techniques or products, reopening of structures or networks, response to an urgent request, in a climate of multiple tensions. In fact, here the concept of agentivity, applicable to individuals, structures and states, takes on its full meaning. Second, supplying the war means questioning the immersion of the ordinary in the exceptional and the intricacy of the extraordinary in everyday life. This is the case for soldiers and civilians, of course, but also for institutions or businesses, with repercussions on practices, but also representations in a context of antagonism between discourse and reality (patriotism-fatigue, sacrifice-individualism or scarcity-wasting, for example). Finally, the theme of permeability between the fronts and the home front is central here. It appears to be the driving force behind the links that structure nations at war, as the exchanges between the two spaces are numerous, varied and fundamental.

By apprehending it in a global and translocal way we can grasp all the factors that shape the contours of the conflict and its consequences in terms of production, transport or consumption between 1914 and 1920.

Figure 2: Affiche, United States Food Administration, Jeff Townsend, 1918 : University of North Texas Digital Library

Program

Participants will benefit from guided tours of the battlefields and memorial sites in the Paris region, Argonne and the Hauts-de-France (Somme), with specialists and experts in wartime procurement. The locations chosen will make it possible to compare different belligerents and to understand these territories as spaces globalized by the conflict.

Conferences and debates with historians of the First World War, specialists in the fields of economic, social, and commercial history practices, techniques and rationales, will complement the workshop sessions led by the members of the organizing committee (Emmanuelle Cronier, Franziska Heimburger, Stéphane Le Bras) or specialist speakers. The selected students will also have the opportunity to present their own work by placing it in the perspective chosen by the summer school.

Conditions

Studiants undertake to be present for the entire week of the summer school, from 28 June to 3 July.

The working languages of the summer school will be French and English. However, in order to participate fully in the programme and in particular in the guided tours, at least a passive knowledge of French (the capacity to understand a native speaker giving a fairly technical talk) is required.

Studiants should be aware that some field trips, particularly in the forest, may take place off marked roads and in rough terrain which necessitates adequate equipment (clothing, shoes, backpack).

In order to allow us to exchange ideas effectively, we will send reading material with archival extracts and secondary literature to participants once the selection has been made.

We will cover accommodation (single or double room; shared sanitary facilities), transportation during the week of the summer school, entrance fees for the different sites and most meals. We strongly encourage applicants to try to secure partial or total funding for the travel costs from their home university and to provide us with any necessary details. We also hope, without any certainty, to be able to contribute to the travel costs of participants to/from Paris, in particular for those whose home institutions do not subsidise this type of expenditure

 

Programme culturel 2017

PROGRAMME 2017

Samedi 4 MARS, 15H : Mutineries de 1917 : Refus de combattre, grève ou simple protestation? Denis ROLLAND, Conférence,  Historial de la Grande Guerre – Verre de l’amitié

Jeudi 6 AVRIL, 19H30 : 1917 – Le repli sur la ligne Hindenburg, Philippe NIVET, Conférence, Historial de la Grande Guerre – Verre de l’amitié

Samedi 20 MAI, 17H : Le visage de la Révolte: 1917, Jay WINTER (Yale University) et Joëlle BEURIER (URCA, CERHIC), Conférence, Historial de la Grande Guerre, (Nuit des musées) – Verre de l’amitié

Samedi 10 JUIN, 15H : Les artistes, entre guerre, révolution et camouflage, Annette BECKER (Université de Paris-Ouest Nanterre la Défense), Conférence, Historial de la Grande Guerre, Verre de l’amitié

Samedi 7 octobre (horaire en attente)

Conférence : Génocide Herero et Nama 1904 -1917, Susanne KUSS (Université de l’Éducation à Fribourg-en Brisgau Allemagne), Rendez-vous de l’Histoire de Blois, salle du Conseil départemental du Loire et Cher

Table ronde : «Le savant et le politique : faire la Grande Guerre par les sciences ?» Modérateur : Stéphane Audoin-Rouzeau (EHESS) Intervenants : Gerd Krumeich (Université de Düsseldorf), Laurent Mazliak (Université Pierre-et-Marie-Curie), Anne Rasmussen (Université de Strasbourg), Jay Winter (Université de Yale)

Jeudi 19 OCTOBRE, 19H30 : La Russie en 1917. « Transformer la guerre impérialiste en guerre civile » (Lénine), Alexandre SUMPF (Université de Strasbourg, IUF), Conférence, Historial – Verre de l’amitié

Samedi 11 NOVEMBRE :

– 15H : Ciné-concert projection de Condamnés / Les Russes en France, film russe de Lev Pouch, Goskinprom Gruzii (1931) conservé au Gosfilmofond de Russie, séance présentée par Alexandre SUMPF et accompagnée au piano par Thomas LAVOINE, élève de la classe d’improvisation au piano de Jean-François Zygel, en partenariat avec le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.

– 17H : Remise des bourses Gerda Henkel du Centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre. Historial de la Grande Guerre, salle audiovisuelle.

– 18H : Verre de l’amitié

Dimanche 19 NOVEMBRE, 15H : L’entrée en guerre des américains, Michael NEIBERG (United States Army War College), Conférence, Historial de la Grande Guerre – Verre de l’amitié

Jeudi 7 DECEMBRE, 19H30 : Projection à l’Historial du film, d’Isabelle Ingold, en sa présence : « Des jours et des nuits sur l’aire » (un film sur l’aire d’autoroute d’Assevillers) – Verre de l’amitié

Conférences enregistrées

Caroline Fontaine

Centre de recherche – Historial de la Grande Guerre – BP 20063 – 80201 PÉRONNE cedex
http://1418.hypotheses.org/ – Twitter @cr_historial – https://www.facebook.com/crhistorial
Tél. 03 22 83 54 13 – Fax 03 22 83 54 18

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