Les superstitions sont nombreuses en temps de guerre, ainsi un événement banal peut rapidement se transformer en un signe auquel on prête une attention particulière.

Cette croyance, rapportée par Guillaume Apollinaire, est commune pour au moins quatre régiments de l’armée française : D’après eux, leurs camarades tombés au combat avaient quelques jours auparavant rêvés d’un mystérieux autobus. Ainsi, des poilus venant des quatre coins de la France semblent partager cette expérience pour le moins étrange…

Pour les plus sceptiques, cela s’explique par la présence fréquente d’autobus réquisitionnés par l’armée afin de transporter hommes et matériel sur la ligne de front.

Par ailleurs, cette superstition est surtout partagée parmi les régiments régionaux, ainsi, l’autobus peut revêtir diverses formes en fonction des croyances locales : Pour les Bretons, il s’agit d’une apparition de la charrette de l’Ankou, l’équivalent de Charon, dans la mythologie celte.

En effet, afin de mieux appréhender leur quotidien, les combattants, qui ne sont pour la plupart pas des soldats de métier, ou tout du moins leur inconscient, adaptent les horreurs dont ils sont témoins sur le champ de bataille, avec des histoires et légendes qu’ils connaissent depuis leur enfance.