Les affiches américaines de la Grande Guerre
Au cours de la Grande Guerre, les États-Unis ont édité plus de 20 millions d’affiches, soit plus que toutes celles que les Alliés ont produites.
Après le naufrage du Lusitania en mai 1915, une propagande fait appel aux volontaires pour arrêter le péril germanique tandis que le gouvernement cherche à former des cadres pour l’armée.
À partir de la déclaration de guerre des États-Unis à l’Allemagne (6 avril 1917), l’édition d’affiches dans le cadre de la mobilisation se développe (Selective Service Act pour les hommes de 20 à 31 ans). La plus célèbre, celle de James Montgomery Flagg, montrant l’oncle Sam le doigt pointé et disant « I Want You », initie un style réaliste et incisif.
Les très nombreux artistes et illustrateurs américains, à travers les thèmes les plus variés, ont rivalisé par les couleurs et la simplification du message en faveur d’une mobilisation patriotique sans précédent : effort économique, engagement militaire, aide aux alliés, emprunts de guerre.
Le 11 novembre 1918, 2 millions de doughboys (surnom donné aux soldats américains) se trouvaient en Europe.
Le concours militaire des États-Unis a apporté aux Alliés un réconfort et une aide réelle. À l’issue du conflit, ils sont l’une des grandes puissances du monde, reconnue tant sur le plan économique et financier, que militaire et dans le domaine des affaires internationales.
![Anonyme (1917). L’une des premières affiches éditées aux États-Unis : L’ardeur de 1917 rappelle l’engagement des hostilités avec l’Allemagne dès le 6 avril 1917, la participation des Américains à la Bataille de Cambrai (21 novembre 1917) et l’importance du corps des Marines au sein des forces armées des Etats-Unis. Côte 4 AFF9_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/001_4-AFF9_5.jpg)
![FLAGG James Montgomery (1918). La Une du journal jetée au sol « Les Huns tuent femmes et enfants » rappelle les atrocités commises par les Allemands en Belgique. Un poème publié dans le New York Herald reprit cet appel à la mobilisation des Américains pour rejoindre les Marines afin de reconquérir les régions envahies. Côte 4 AFF13_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/002_4-AFF13_5.jpg)
![BULL Charles Livingston (1918). Affiche d’emprunt de 1918. L’aigle américain protège et stimule l’envol d’une escadrille d’avions américains qui non seulement engagent alors de véritables combats aériens, mais peuvent aussi bombarder le territoire ennemi. Côte 4 AFF70_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/003_4-AFF70_5.jpg)
![PORTEOUS R. H. (1917). Derrière le drapeau américain, les scènes de combats sur mer et sur terre rappellent la violence du conflit. En 1917, l’état américain lance son second emprunt avec la figure rassurante et émouvante d’une « grandma » pour souscrire au nom de la liberté. Le « home front » (les civils) est immédiatement mobilisé dans la guerre économique. Côte 4 AFF10_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/004_4-AFF10_5.jpg)
![MACAULEY G. R. (1917). La statue de la liberté est reprise sur plusieurs affiches d’emprunts américains. Ici, elle brandit d’une main sa torche, pour mieux pointer du doigt le passant et l’inciter à souscrire au premier emprunt, « sinon elle périra ». Cette technique d’interpeller le passant était déjà utilisée par nombre d’affichistes des différents pays belligérants. Côte 4 AFF14_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/005_4-AFF14_5.jpg)
![HERTER Albert (1918). La Young Men’s Christian Association (Y.M.C.A.), institution humanitaire protestante fondée en 1884, permet aux soldats américains affectés en France de bénéficier d’un soutien moral. Les 2 000 foyers du soldat créés en France offrent un lieu de repos, de divertissement et de restauration. Côte 4 AFF45_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/006_4-AFF45_5.jpg)
![NORTON John (1918). Cette affiche d’emprunt emploie une iconographie aussi simple que son slogan : « Maintenez-les loin des États-Unis ». Les bottes ornées de l’aigle impérial allemand sont couvertes de sang, en rappel des atrocités de 1914 et de l’image de barbare, de Hun, que les Alliés donnent à l’ennemi. Acheter un bon d’emprunt doit conjurer l’invasion des États-Unis. Côte 4 AFF11_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/007_4-AFF11_5.jpg)
![GROESBECK Dan Sayre (1917). L’oncle Sam, symbole des États-Unis depuis 1812, a été repris avec la devise « We Want You » pendant les deux guerres mondiales pour le recrutement des soldats américains. Il appelle à souscrire au deuxième emprunt américain : la liberté mais surtout la vie des soldats dépendent de l’effort financier engagé par les civils. Côte 4 AFF12_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/008_4-AFF12_5.jpg)
![COFFIN William Haskall (1918). L’icône de Jeanne d’Arc a été très employée dans le domaine publicitaire : ce symbole féminin d’engagement héroïque permet de faire appel aux femmes pour contribuer à l’effort de guerre. Son épée jadis au service de la France doit sauver l’Amérique en guerre. Côte 4 AFF16_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/009_4-AFF16_5.jpg)
![TREIDLER Adolph (1918). Un soldat américain grave avec son couteau sur la crosse de son fusil une encoche supplémentaire. Par elle, il traduit sa participation à une bataille récente, celle de Château-Thierry (Aisne ; du 18 au 21 juillet 1918) qui fut l’un des premiers affrontements importants auxquels participa avec succès l’American Expeditionary Force (A.E.F.), sous les ordres du général Pershing. Côte 4 AFF44_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/010_4-AFF44_5.jpg)
![PENNEL Joseph (1918). Cette image apocalyptique montre le port de New York en feu, tel qu’il serait s’il était attaqué par l’ennemi. Il s’agit de la première évocation iconographique démontrant la puissance des bombardements aériens. Côte 4 AFF65_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/011_4-AFF65_5.jpg)
![CHRISTY Howard Chandler (1918). La marine américaine, très active dans la guerre était un maillon indispensable pour acheminer hommes et matériel sur le front français. L’allégorie de l’Amérique incite à acheter des bons d’emprunts afin « d’ouvrir le passage » jusqu’aux Alliés. Côte 4 AFF75_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/012_4-AFF75_5.jpg)
![ORR Alfred-Everitt (1919 ?). Participer financièrement aux emprunts de guerre permet d’anticiper la fin de la guerre, proche et victorieuse. Le retour du soldat dans son foyer ne peut se concevoir que triomphal et médaillé. Le trophée pris à l’ennemi concrétise la supériorité du soldat américain sur l’Allemand. Côte 4 AFF79_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/013_4-AFF79_5.jpg)
![CHRISTY Howard Chandler (1919). Cette allégorie des États-Unis rend hommage en 1919 au sacrifice des soldats américains. La liste des noms aux origines variées rappelle ces immigrés ayant participé à la guerre. Il s’agit d’unir dans un patriotisme commun (et une participation financière commune) des personnes dont les pays d’origine ont parfois combattu contre les États-Unis. Côte 4 AFF87_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/014_4-AFF87_5.jpg)
![STOOPS (1925). La fédération interalliée des anciens combattants américains reprend une affiche plus ancienne pour venir en aide aux blessés de guerre alliés. La citation est extraite d’un célèbre poème « In Flanders Fields » de John Mc Crae, médecin militaire canadien. Le coquelicot (poppy) fut choisi comme « fleur du souvenir » par les Britanniques dès 1921. Côte 4 AFF82_5](https://www.historial.fr/wp-content/uploads/2024/01/015_4-AFF82_5.jpg)