Les podcasts des médiateurs
Série : Histoires et anecdotes
Épisode 4
Par Manon
Par Manon
Cette française, née dans le Pas-de-Calais en 1898, est une figure pionnière du militantisme féminin du début du XXe siècle.
En 1914, elle s’installe à Loos avec sa famille. Lors de l’épisode de la « Course à la mer », avant que le front ne se stabilise, Allemands et Français s’affrontent âprement dans le nord de la France. En octobre de la même année, son village est occupé et se retrouve brutalement propulsé sur la ligne de front.
Institutrice, elle créé en 1915 une école improvisée dans une cave, ce qui constitue son premier acte de résistance. Puis le 25 septembre, elle aide les Écossais du 9e bataillon du Black Watch pour reprendre la ville.
Enfant du pays, Émilienne livre des informations clefs concernant les défenses allemandes cachées sous les terrils du coin. Pendant l’attaque, la jeune femme va également installer un poste médical chez elle, et prendra les armes contre les Allemands afin de protéger ses blessés !
L’héroïne de Loos sera citée à l’ordre de l’armée par le général Foch, le 2 novembre 1915, comme figure patriotique de résistance.
Son visage deviendra par la même occasion un symbole pour la propagande à l’intention des civils. Parmi ses distinctions, elle reçoit également la croix de guerre avec palme sur la place d’armes de Versailles le 27 novembre 1915. De leur côté, les Britanniques ont reconnu ses actes de bravoure en la récompensant de la Military Medal, de la Royal Red Cross et de la Venerable Order of St John of Jerusalem, cette décoration n’étant que très exceptionnellement attribuée à une femme, et lui donnent, par la même occasion, son surnom de « Jeanne d’Arc de Loos », par lequel Émilienne est encore connue aujourd’hui.
Militante au sein de la SFIO, le parti socialiste de l’époque, elle continue ainsi son combat résistant pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, les Allemands se souviennent de son action de 1914, et la place en résidence surveillée. Cela ne l’empêche pourtant pas de transmettre des renseignements aux services secrets. Son parcours est ainsi semé d’arrestations.
Émilienne meurt en 1971 à Lens, et demeure une figure de proue de l’histoire du militantisme social.

