Les podcasts des médiateurs

Série : Histoires et anecdotes

Épisode 6

Par Manon

Par Manon

Née en 1865, dans les Vosges, Clémentine Delait est un symbole de l’émancipation féminine qui se développe à partir de la Grande Guerre, et du rôle crucial, voire parfois insolite, des femmes pendant cette période de l’Histoire.

Clémentine revendique fièrement sa pilosité, attribut alors extrêmement masculin, fortement associé à la virilité, pensez aux “Poilus”, des tranchées. Bien plus qu’un phénomène de foire, elle incarne cette ère nouvelle, pleine de modernité.

Fait unique pour l’époque, elle avait par ailleurs reçu en 1904, de la main d’Emile Combes, alors président du Conseil, l’autorisation officielle de “s’habiller en homme”, comprenez, mettre un pantalon. Or, la loi interdisant aux femmes de se vêtir de la sorte en France ne sera officiellement abrogée qu’en 2013 !

Ainsi, dans le quotidien froid et désolé des tranchées, Clémentine apparait comme un réconfort comique et bienvenu, participant de cette manière à l’effort de guerre constatant des civils, et notamment des femmes, que ce soit dans les usines, les champs, ou à l’arrière, au cantonnement.

Son minois si particulier, devient rapidement iconique, et son visage est échangé, accroché dans les tranchées des soldats sous la forme de cartes postales. Cette “barbe française” bien connue des soldats, profita de sa notoriété et s’engagea auprès de la Croix Rouge pendant la guerre, devenant ainsi la mascotte des Poilus.

Des cartes postales à son effigie sont encore échangées aujourd’hui entre collectionneurs et amateurs d’Histoire et d’histoires. Son portrait nous rappelle l’importance des femmes dans un climat de guerre totale, sujet auquel l’Historial de la Grande Guerre accorde une place fondamentale dans sa muséographie.